En Vrac

INTERNET: ici, beaucoup possèdent un téléphone portable, parfois un smartphone, mais personne n'a l'Internet chez lui. C'est un choix de l'état, alors il faut acheter des cartes et se connecter sur les points Wi-Fi, encore assez rares, mais assez faciles a repérer car on remarque vite une foule de personnes avec un ordi, une tablette ou un smartphone dans la rue ou sur une place en train de surfer sur le net. Mais le plus compliqué, c'est de se procurer les fameuses cartes. Solution simple : acheter une carte à celui qui en propose dans la rue, mais c'est une arnaque à coup sûr. Autre solution: acheter la carte dans un grand hôtel, uniquement dans les grandes villes mais à un prix allant jusqu'à 6 euros de l'heure. Dernière solution, faire la queue devant les bureaux de la société ETECSA, pour acheter des cartes d'une heure (3 maximum par personne) pour 1,5 euros de l'heure. Dans chaque pochette achetée il y a un identifiant et un mot de passe utilisables par tranches.

BUS: il y a toutes sortes de bus à circuler ici. Les bus jaunes sont normalement des bus scolaires, mais servent aussi pour le transport local. Le coût est dérisoire : 2 pesos soit 0,08 euro le billet pour des déplacements locaux (avoir l'appoint car le chauffeur ne rend pas la monnaie). Dans chaque ville il y a aussi des bus d'autres couleurs, mais variant selon le lieu; on n'a pas essayé. Faut savoir que ces bus sont dans des états de délabrement et d'entretien bien avancés et que même pleins ils continuent à prendre des passagers.
Il existe des compagnies de transport entre villes, Viazul et Transtur principalement, qui desservent des distances plus longues. Les tarifs sont intéressants, les horaires aléatoires. l'état de ces cars ressemble à des véhicules recyclés en fin de vie ou pas loin. Il y a aussi les cars de tourisme, affrétés pour les groupes. Même s'ils semblent un peu mieux entretenus, nous n'avons pas vu de car vraiment récent.

RABATTEUR: (jineteros en cubain) Le développement du tourisme fait naître de nouveaux métiers car chacun essaie de prendre un morceau du gâteau. Il y a ceux qui vivent directement du tourisme et les touristes. Entre les deux, certains s'invitent pour soit gagner sa vie, soit améliorer le quotidien. Partout, vous êtes sollicités, d'une façon plus ou moins directe et/ou habile. L'habitude fait qu'on les remarque facilement, mais les stratagèmes se font de plus en plus sophistiqués. Reste à ne pas être pris pour un gogo. 
Lors de notre retour à la Havane, deux jeunes qui marchaient comme nous on fait le traditionnel " where are you coming from ?", méthode très utilisée par les rabatteurs. En nous expliquant que nous pouvions aller voir une séance de répétition de musique de la Santéria dont ils font partie, il nous ont dirigés vers un "centre culturel". Présentation de peintures (pas belles et tristes à mourir d'un certain Salvador), vantant notre pays (cette tuile vient de France, exceptionnel !), visite d'un autre musée dans la même rue et là, à la sortie, le couple s'assoit et fait signe qu'il faut aussi s'assoir pour boire, ce que nous refusons. Premier échec pour eux. Second essai : demande de "contribućion". Je leur donne un billet de 20 pesos (80 centimes) et leur fait comprendre qu'on arrête là sous leur regards déçus. 

RESTAURANTS : comme partout, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Et ici la grosse différence se fait en fonction de la monnaie utilisée et du lieu. En payant en Pesos, on peut trouver des plats à 10 pesos, soit 40 centimes d'euros. C'est du simple évidemment, genre pizza, sandwich, plat chaud local. A ce prix c'est du "à emporter" mais souvent il y a un banc pas loin.
On trouve ensuite les restaurants d'état. Des restaurants assez simples aussi avec parfois des buffets, décoration et meubles eux aussi simples. La carte est assez limitée, mais complète et le tarif très abordable (des pâtes a 2,5 CUC à la langouste à environ 15 CUC). 
Et puis il y a le reste, à savoir des restaurants pour touristes, souvent avec un racoleur dans la rue pour te vanter les mérites de sa table, et là pour tarifs, c'est chacun pour soit... Y a pas de limites. On a une fois quitté un restaurant parce qu'il n'y avait pas de prix sur le menu qu'on nous a apporté une fois assis. On nous avait annoncé des plats à partir de 5 CUC alors qu'on nous disait vaguement que sur telle page du menu ça devait être à partir de 10 ou 12 CUC.
Un conseil : se fier à son intuition et demander la carte avant d'entrer. Les cubains ne semblent pas se vexer si nous ne donnons pas suite à leur proposition.

L'ARGENT: comme il n'est pas possible d'exporter les monnaies cubaines, il n'y a que sur le sol cubain qu'on peut s'en procurer et cela de deux manières. La plus simple c'est avec la carte bancaire. Pour avoir essayé plusieurs fois, pour ne pas se faire refuser, retirer le montant maximum proposé (130 ou 150 CUC). 
Il y a généralement des distributeurs dans chaque ville importante, mais pas autant que chez nous (Trinidad, 100000 habitants= 2 distributeurs, 5 à Santa Clara pour 170000 hab.)
L'autre possibilité, c'est d'entrer dans la banque soit pour retirer avec sa carte soit pour changer des euros (pas de dollars). Les cubains sont habitués à faire la queue, et le personnel de la banque, très nombreux, prend tout son temps. Alors, si vous n'avez pas de carte bancaire, soyez patients et prenez votre tour.
Pour les paiements par carte, nous n'avons pas vu de terminal de paiement, mais les commissions prises par les banques étant non connues, on préfère payer en espèces partout. L'astuce, c'est de retirer des CUC et l'équivalent de 5 CUC par personne en pesos, soit 250 pesos pour deux qui permettront d'acheter en dehors des circuits touristiques à des prix dérisoires.
Pour ne pas tout mélanger, j'ai décidé que dans la poche droite de mon short ça sera le CUC, et dans la gauche, les pesos. 
Attention à ne pas se faire rendre la monnaie de CUC en pesos.

MUSIQUE : cette musique cubaine fait partie aussi du voyage. Certes, il y a des endroits où c'est fait pour les touristes, on y interprète "Guajira Guantanamera" un peu trop souvent, mais c'est tellement fédérateur et tellement facile. 
Mais la musique que moi j'adore c'est celle interprétée par les grands noms cubains de ces dernières années comme Compay Segundo, Ibrahim Ferrer du Buena Vista Social Club. Même si ces grands artistes sont disparus, il suffit de tendre l'oreille pour entendre ici ou là leur rythmes et chansons au coin d'une rue, dans un bar ou une place. On parle aussi souvent de la danse. Même si on a peu eu l'occasion d'en voir, les rythmes de la musique cubaine invitent automatiquement au déhanchement.

TRANSPORTS : très peu de cubains ont une voiture et quand ils en ont une, c'est toujours une voiture de seconde main au minimum. Nous n'aurons vu aucune voiture, camion ou tracteur neuf de notre séjour. Parfois des tracteurs semblants récents. Seules les motos électriques sont neuves. On nous a dit que les gens les achetaient parce qu'elles n'étaient pas chères.
Le parc de tout ce qui roule est franchement déplorable. Les américaines datent toutes d'avant 1959, date de l'embargo. Certaines sont dans un état impeccable, récemment rénovées, mais la majeure partie reste à l'état de vieilles voitures usées, repeintes à plusieurs reprises, rafistolées, polluantes, et parfois dangereuses. Les camions sont souvent hors d'âge, issus de véhicules soviétiques et chinois des années 50-60. Les cars sont souvent chinois aussi (marque YUTONG). Au niveau des marques, on rencontre principalement des noms russes, mais aussi des FIAT, LADA, quelques PEUGEOT (avec des modèles inconnus comme la 301?), CITROËN, RENAULT,  SEAT, très peu de marques allemandes.
Côté camions, tous sont hors d'âge aussi, très polluants vu les fumées dégagées, surchargés, bricolés et certainement insuffisants en nombre.

SANTERIA : on croise parfois des personnes toutes habillées de blanc de la tête aux pieds et souvent avec une ombrelle blanche elle aussi. Ce sont des adeptes de la Santéria, qui est devenue une religion (mais on peut être catholique et pratiquer la Santéria). C'est un genre de croyance d'animistes issus des anciens esclaves africains. Leurs maîtres leur avaient interdit la pratique de leurs religions et croyances. Alors, petit à petit, un mouvement s'est créé avec une certaine ressemblance au christianisme pour ne pas être interdit mais avec des croyances plus portées sur les vaudous.

Ultimo

C'est ce soir que nous reprenons l'avion après un peu plus de deux semaines intenses. Des paysages, des sensations, des souvenirs et...